Lionel Ruffel , "Trois éveils", Corti, 2024
Certaines lectures éveillent, d’autres nous plongent dans le sommeil. Certains films ou certaines séries aussi, même si, pour la plupart, ces dernières visent plutôt à ne jamais nous endormir. Et puis il y a l’actualité politique qui se rappelle en permanence à nous, sur tous les écrans du monde, alors que le discours ambiant condamne l’éveil. Ces paradoxes forment le cœur de Trois éveils qui se présente comme une enquête personnelle dans les livres et les fictions à l’occasion de trois événements collectifs. Durant un confinement, c’est l’éveil forcé de Baudelaire qui remonte à la surface. Pendant des élections, c’est l’éveil comme résistance de Victor Klemperer qui est retraversé. Puis lors d’une longue séquence de grève, Rose, protagoniste de deux films récents, apparaît comme dans un rêve. Sa révolte, comme toutes les révoltes, est éblouissante, puissante et fragile.
Avec Trois éveils, Lionel Ruffel poursuit l’écriture d’une histoire littéraire tramée et suscitée par l’actualité politique et les affects personnels.