Politiques de la littérature

Ce thème, qui rassemble les travaux de plusieurs chercheurs de l’unité, est orienté dans deux directions principales :

 Recherches sur la violence extrême : Il s’agit dans ce thème de travailler sur des situations historiques où un grand nombre de personnes ont été exécutées ou soumises à des traitements déshumanisants – physiquement, psychologiquement, culturellement –, d’étudier les productions littéraires et artistiques auxquelles ces situations ont donné naissance, ainsi que les nouveaux concepts et modèles que cette étude rend nécessaires.

Les recherches portent à la fois sur les meurtres de masse – en particulier les « génocides » – et sur les multiples formes que peut prendre sur un plan collectif la destruction psychologique et culturelle, en particulier dans la sphère des anciennes colonies.

 Écopolitiques littéraires : Ce thème, nouveau dans les activités de l’unité, s’appuie sur les recherches déjà en cours depuis plusieurs années sur la représentation des rapports entre non-humains (en particulier les animaux), pour promouvoir une dynamique plus large autour de l’éco-critique. Notre unité espère jouer un rôle pionnier dans la mobilisation des interprétations littéraires pour aider nos sociétés à comprendre les enjeux de nos rapports à nos divers environnements. Cela prendra trois formes principales. Il s’agira en premier lieu de revisiter les textes du passé et du présent pour y chercher, par les moyens spécifiques de l’interprétation littéraire, des intuitions, des dénonciations, des sagesses relatives à l’insertion de nos existences au sein de leurs milieux « naturels », ce qui implique bien entendu de contribuer au questionnement à long terme sur la notion même de « nature ». Il s’agira aussi, plus largement, de mobiliser les ressources de la littérature pour décliner nos sensibilités environnementales selon les « trois écologies » articulant nos milieux biologiques avec nos milieux socio-politiques et nos milieux mentaux, travail d’articulation au sein duquel l’attention littéraire nous semble pouvoir jouer un rôle de modèle. Il s’agira enfin de participer activement, par la recherche savante comme par la création littéraire, à la constitution de nouvelles sensibilités tentant de relever les défis politiques de « l’anthropocène », en réponse aux destructions entraînées par le développement du capitalisme écocidaire, avec la conviction que les activités littéraires peuvent jouer un rôle important dans les nécessaires métamorphoses mentales, sociales et politiques en cours.