Politiques de la littérature
III. Politiques de la littérature
(responsables du thème : Françoise Simasotchi-Bronès et Yves Citton)
Ce thème prolonge et renouvelle l’identité historique de l’équipe, profondément marquée par la réflexion politique, autour de deux axes majeurs.
Violence extrême :
Les recherches portent sur les productions littéraires et artistiques nées de meurtres collectifs et de traitements déshumanisants, ainsi que sur les concepts nécessaires pour les penser. Un premier volet s’est consacré aux génocides oubliés : un colloque international à l’INALCO (2019), suivi d’une publication dans Mémoires en jeu (2021), a interrogé la notion de génocide à partir d’exterminations souvent marginalisées dans l’histoire mondiale. Un second volet concerne le génocide des Tutsis, à travers notamment des ateliers de création menés au Rwanda avec de jeunes artistes. L’équipe explore également la question de la reconnaissance des meurtres de masse, étatique, judiciaire, artistique ou militante, ainsi que la représentation des paysages marqués par les violences, où artistes et théoriciens réfléchissent à la mémoire des lieux après les conflits.
Écopolitiques littéraires :
Ce sous-thème analyse la manière dont l’interprétation littéraire peut aider à comprendre les relations entre sociétés humaines et environnements, et à inventer de nouvelles pratiques de lecture et de création face à la crise écologique. Les travaux se développent selon trois lignes : revisiter les textes pour interroger la notion de « nature » ; mobiliser la littérature pour articuler les « trois écologies » (environnementale, sociale, mentale) ; contribuer, par la théorie et la création, à l’élaboration de sensibilités nouvelles face aux enjeux de l’Anthropocène (ou « capitalocène/plantationocène »).
L’unité a également consacré un numéro de la revue Littérature (2021) à l’éco-poétique transculturelle, avec un intérêt particulier pour les littératures du monde issues des espaces postcoloniaux.
Trois directions complémentaires structurent en outre ce champ :
– Fictions techniques et scientifiques : dialogue entre littérature, sciences du vivant et technologies, en privilégiant une approche critique mais non technophobe ; collaborations interdisciplinaires (notamment le projet TerraForma Corp et plusieurs expositions).
– Imaginaires de la crise et de l’effondrement : analyse critique des récits culturels produits par la crise écologique, à la croisée des études littéraires, de la sémiotique, de l’analyse du discours et de la création.