“Les Crédits” de Damien Peynaud
Le temps, c’est de l’argent. Ainsi, le bonheur s’achète parfois à crédit. Comme dans cette famille où nous pénétrons par le biais d’un temps figé, celui des albums de jadis. Les photos, cette « chimie mise au service de la poésie », capturaient alors le temps heureux de l’enfance du narrateur. Depuis, quelque chose s’est délité. « Le mensonge se construit dans l’étirement d’un temps où les crédits se multiplient encore. » Le père a emprunté et s’est enlisé, jusqu’à finir surendetté. À mesure, la loi des objets a dévoré la joie du foyer. Les Crédits serpente entre ces deux pôles, tentant de transfigurer par les mots la colère contre le père, contre le bonheur envolé.