“Les Crédits” de Damien Peynaud


Le temps, c’est de l’argent. Ainsi, le bonheur s’achète parfois à crédit. Comme dans cette famille où nous pénétrons par le biais d’un temps figé, celui des albums de jadis. Les photos, cette « chimie mise au service de la poésie », capturaient alors le temps heureux de l’enfance du narrateur. Depuis, quelque chose s’est délité. « Le mensonge se construit dans l’étirement d’un temps où les crédits se multiplient encore. » Le père a emprunté et s’est enlisé, jusqu’à finir surendetté. À mesure, la loi des objets a dévoré la joie du foyer. Les Crédits serpente entre ces deux pôles, tentant de transfigurer par les mots la colère contre le père, contre le bonheur envolé.

 

Damien Peynaud inscrit son roman au rayon de la littérature qui sonde les êtres à travers la consommation. 

Photo James Weston