TRUDEAU BEAUNOYER Karianne
Karianne Trudeau Beaunoyer est depuis l’automne 2024 chercheuse postdoctorale dans l’unité de recherche Fabrique du littéraire de l’Université Paris 8 – Vincennes–Saint-Denis. Supervisée par Olivia Rosenthal, elle s’intéresse à la polysémie des notions d’atelier et de chantier, à la tension entre l’œuvre finie et le processus de son élaboration. Elle est l’autrice de Je suis l’ennemie (Le Quartanier 2020 ; prix Émile-Nelligan 2020 et finaliste au prix Alain-Grandbois 2021), de plusieurs courts textes en revue (Estuaire, Mœbius, Liberté, Les écrits) et d’articles parus dans les revues scientifiques Fixxion et Intermédialités. Elle est titulaire d’un doctorat en littérature de l’Université de Montréal (thèse dirigée par Claire Legendre et soutenue en 2023) dans le cadre duquel elle s’est penchée sur la pratique de l’autoportrait, enseigne la création littéraire à l’Université de Montréal et à l’Université de Sherbrooke comme chargée de cours et est membre du comité de rédaction de la revue de littératures franco-canadiennes et québécoise @nalyses.
Projet de recherche création
Son projet de recherche-création dans le cadre de son stage postdoctoral s’intéresse à la mise en scène de l’atelier ou du chantier d’écriture qui, dans certaines œuvres de la littérature contemporaine, nous renseigne sur le point de vue du « fabricateur », souvent occulté par la critique qui ne considère que les œuvres achevées. Cette autoréflexivité, en plus de mettre au jour les conditions de réalisation de l’œuvre, lui permet d’échapper à la fixité induite par la parution d’un livre et de relancer le geste herméneutique, faisant écho à l’écriture en formation de la recherche-création et pointant vers la possibilité, pour la recherche-création littéraire, de trouver des modèles dans les œuvres elles-mêmes. C’est à cette tension entre l’œuvre finie et le processus de son élaboration qu’elle consacre ses recherches postdoctorales, où la polysémie des notions d’atelier et de chantier sera mise à profit : lieu où travaille un artiste et où s’élabore son œuvre, renvoyant à une temporalité pendant laquelle l’écrivain·e peut échapper à la perfection et à la virtuosité du produit et croire plutôt en la perfectibilité et le processus, l’atelier est aussi le libellé sous l’égide duquel se placent les cours de creative writing et de création littéraire dans nos universités. L’objectif de ces recherches sera de contribuer aux études sur les imaginaires de l’acte de la création en éclairant certaines modalités par lesquelles ces textes autoréflexifs permettent aux écrivain·e·s de garder leurs œuvres ouvertes, d’éroder l’idée d’une maîtrise présumée et de valoriser l’échec en tant qu’outil critique.
Domaines de recherche :
- Création littéraire
- Méthodologies en recherche-création
- Théories de la création
- Liens entre poétique, poïétique et esthétique
- Littérature et autres arts (photographie)
- Littératures française et québécoise des XXe et XXIe siècles
- Littérature comparée
- Écritures du réel et pacte autobiographique
- Métadiscursivité et autoréflexivité
Contact : kariannetrudeau[at]gmail.com