Midori Ogawa. Programme des conférences, mars 2024

Illustration : couverture de la traduction en japonais par Midori Ogawa du livre de Pascal Quignard, Ombres errantes (tome I du Dernier Royaume).

 

Mardi 5 mars, 10h30-12h

Paris 8, Bibliothèque universitaire, salle de la recherche

[dans le cadre du séminaire de l’équipe FabLitt]

Ombres japonaises

Entretien avec Pascal Quignard

En dialoguant avec Pascal Quignard, Midori Ogawa cherchera à prendre la mesure de l’influence du Japon dans l’œuvre de l’écrivain. Au premier abord, le Japon n’occupe pas, dans cette œuvre, la première place ; mais sa présence y est souterraine et continue, au point d’en être comme une source secrète, féconde et essentielle. Pourquoi le Japon attire-t-il tant l’écrivain ? Quel peut être le lien entre le Japon et d’autres civilisations ou cultures qu’il met plus haut que tout, par exemple, la Rome ancienne ou le baroque français ? Dans Une journée de bonheur, l’écrivain réfléchit sur le temps humain sur le modèle à la fois d’Horace (« Carpe diem ») et de l’Ikébana. Si, le printemps est une invention proprement humaine comme le prétend Quignard, en quoi cette invention fonde-t-elle deux civilisations agricoles différentes, la civilisation romaine et la civilisation japonaise ? Dans l’entretien, Midori Ogawa s’interrogera aussi le lien que peut avoir le baroque français avec le nô, ou encore l’influence d’écrivains tels que Sei Shônagon, l’Abée Kenkô ou Tanizaki dans l’œuvre de Pascal Quignard.

Bibliographie de Pascal Quignard : Carus (1979), Les Tablettes de buis d’Apronenia Avitia (1984), Les Petits traités (1981-1990), Les Ombres errantes (2002), Sur le jadis (2002), Abîmes (2002), Les Paradisiaques (2005), Sordidissimes (2005), La Barque silencieuse (2009), (Dernier Royaume I, II, IV, V, VI), Une journée de bonheur (2012).

 

Jeudi 14 mars, 15h-18h

Université Paris 8, salle A1-174

[dans le cadre du séminaire de Jean-Nicolas Illouz et Céline Flécheux, Transport des arts]

Pascal Quignard, entre les arts

Musicien amateur, Pascal Quignard a beaucoup écrit sur la musique. C’est lui qui a redécouvert le violiste baroque, Monsieur de Sainte Colombe, qu’il a mis en scène dans un cadre austère de jansénistes pour créer Tous les matins du monde (1991). De nombreux romans de lui sont consacrés ou dédiés aux musiciens réels ou fictifs. En effet, l’écrivain s’intéresse autant à leur musique qu’à leur vie avec la musique. À travers leurs histoires, une question revient, récurrente : qu’est-ce qui les a amenés à vivre avec / pour la musique ? Cette question obtient une partie de réponse dans les essais (La Haine de la musique, 1996). En 2017, au Havre, l’écrivain a ressuscité la cérémonie de la « Male marée » en hommage aux victimes du Havre (1525) et de Fukushima (2011), cérémonie régnée par le silence et l’offrande musicale. La conférence propose de voir le lien particulier que Quignard entretient avec la musique, lien qu’il explore plus amplement dans la fiction, afin de mieux rendre compte de la raison d’être de cet art chez l’homme déchiré par le langage, le silence animal, et le silence de la mort.

 

Date et lieu à préciser. 24 mars

Contacter : jean-nicolas.illouz@wanadoo.fr

Pascal Quignard, amateur des lettres

Ayant pour grand-père, Charles Bruneau, linguiste et professeur à la Sorbonne, Pascal Quignard grandit entouré de linguistes, collègues de son grand-père dont Émile Benveniste qu’il considèrera comme l’un de ses maîtres. Devenu adulte, Quignard devint écrivain, et non linguiste, préférant rester un simple amateur des lettres (un lettré). Cet amour des lettres nourrit entièrement l’œuvre de l’écrivain. Midori Ogawa se propose d’en décliner quelques aspects, la morphologie des lettres, l’étymologie ou l’écriture, en évoquant si nécessaire l’écriture japonaise en comparaison.

Bibliographie de Pascal Quignard : Sordidissimes (2005), Autour d’Émile Benveniste (2016), Cahier de l’Herne : Pascal Quignard (2021).

 

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