20/11/2025. PENSÉES ANTI-/POST-/DÉ-COLONIALES AUTOMNE 2025 (VOLET 3)
JOURNÉE D’ÉTUDE - Le 20/11/2025 (BU, 11h-20h)
En collaboration avec l’Université de Bucarest – CEREFREA Villa Noël
« Le témoignage à l’épreuve des pensées anti-/post-/dé-coloniales »
Dans le cadre du programme Pensées anti-/post-/dé-colo-niales, de nombreuses manifestations sont organisées à l’Université Paris 8, avec le soutien notamment de : FABLITT (UR 7322), UFR Textes & Sociétés, CICLIM. Ce programme alimente la réflexion sur les « violences et dominations », au sein de l’axe III de l’équipe Fablitt : « Politiques de la littérature ».
Dans un contexte hétérogène, fragmenté et globalisé, l’examen des unités fondatrices d’une culture (nation, classe, genre, langue, identité, mémoire) invite à repenser la complexité du monde, au-delà des perceptions monolithiques et des schémas simplistes. Les poétiques originales fondées sur le rêve, la magie, la fantaisie et la revivification des mythes sont porteuses de renouvellements esthétiques qui se révèlent féconds également pour les littératures instituées. Les études francophones et les théories post-/dé-coloniales, que l’équipe souhaite renforcer notamment par la consultation des archives coloniales et postcoloniales, sans se restreindre aux XXe-XXIe siècles, cherchent à promouvoir l’alternative d’un système de représentation « participatif, collaboratif, non coercitif » (E. Said), qui passe par l’étude du point de vue des peuples et des groupes réduits à l’esclavage, colonisés, exploités, marginalisés. Les littératures et les arts dits post-/dé-co-loniaux, issus de ces espaces et des diasporas, déconstruisent les schémas traditionnels, réinventent les savoirs à l’échelle nationale, continentale, transnationale. Les scénographies, situées au carrefour de multiples univers culturels et symboliques, élaborent un point de vue singulier sur l’histoire et produisent une impressionnante translation poétique et culturelle d’un champ littéraire/culturel vers un autre. Par ailleurs, de nouvelles questions portent sur les statuts de l’énonciateur et du coénonciateur : Qui a le droit de parler ? Pour quels destinataires ? Les écrivains post-/dé-coloniaux sont « les voix du silence », selon C. Fuentes, c’est-à-dire qu’ils sont les « gardiens » de ce que le récit officiel voudrait oublier (colonisation, traite et esclavage, génocide, massacres, déportation/déplacement de populations, guerre, etc.).
Il s’agit aussi rendre plus visibles les écrits qui sont encore peu étudiés, et qui portent sur des thématiques sensibles, taboues : l’homosexualité, la prostitution, la drogue, les violences faites aux individus ou groupes vulnérables, le viol. Une autre catégorie de marge concerne la littérature de l’immigration (ou émigration) des descendants d’immigrés et celle, plus récente,
des migrants « brûleurs de frontières », ceux acculés à l’exil, d’autres pourchassés, sacrifiés, marginalisés dans les grands centres urbains.