19/02/2025. Journée d’études "C’est nous les (méta)modernes ! Modernité, contemporanéité, inactualité chez Franck Venaille et Jude Stéfan"
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19 février 2025, 11h
Imec, Université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis
La poésie de Franck Venaille et Jude Stéfan naît dans un moment de grande remise en question de la poésie, un « tournant » pour Jean-Marie Gleize, où le champ poétique se trouve redistribué, pulvérisé. Pour Christian Prigent, c’est le moment où la poésie revient de « l’oubli du moderne ». Mais cette modernité resurgie, revendiquée (quoique parfois aussi rejetée) par Venaille et Stéfan, apparaît désormais comme une notion problématique, marquée par la suspicion, le doute, l’inquiétude. Faut-il, dès lors, parler à son sujet de modernité « négative » (Hocquard) ?
En effet, se distinguant d’un « contemporain », qui se manifesterait par un certain nombre de retours (du sujet, du lyrisme, du récit, du monde), ce mécontemporain à laquelle cette modernité-là se confond, critique, problématique, se rapprocherait de ce que Jude Stéfan nomme « l’extrême-contemporain » et qu’il définit, à la suite de Michel Chaillou, comme étant un « synonyme d’inactuel », lui-même se reconnaissant d’ailleurs comme « intempestif », au sens où, instaurant un dialogue « anthume » avec les œuvres du passé, il revendique une « contemporanéité entre écritures, mais située hors du temps linéaire ».
Sous la formulation teintée d’ironie de C’est nous les Modernes (2010), Franck Venaille rassemblait quant à lui des textes consacrés à des poètes modernes et de nombreux contemporains (aussi bien « lyriques » que « littéralistes »), attestant d’une conception de la modernité basée sur la porosité des temps d’une part ; et d’autre part d’un déplacement, d’une ouverture conceptuelle quant à l’acception même de ce que recouvre traditionnellement l’adjectif « moderne ».
Entre interrogation foncière sur ce qui fait la modernité poétique et intempestivité extrême-contemporaine, cette revendication tourmentée et contradictoire n’appelle-t-elle pas, pour être approchée en sa complexité, la proposition d’un concept neuf susceptible de jeter une lumière plus crue sur ce qui se joue dans ces écritures-là ? Jude Stéfan et Franck Venaille, deux poètes métamodernes ?
Stéphane Cunescu & Nicolas Servissolle
11h : accueil des participants
11h15 : Stéphane Cunescu, Nicolas Servissolle, introduction à la journée
Première partie de journée, présidente de séance : Martine Créac’h (Université Paris 8)
11h30 : Pauline Flepp (Paris 4 Sorbonne Université), « Poésie et récit dans La Tentation de la sainteté de Franck Venaille »
12h : Jean-Patrice Courtois (Université Paris 7) « Qu’est-ce que la modernité de Franck Venaille ? »
12h30 : Lecture de Venaille par François Bordes (Directeur de recherche de l’Imec)
Deuxième partie de journée, président de séance : François Bordes (directeur de la recherche de l’Imec)
14h : Stéphane Cunescu (Université de Liège/Paris 8) « Lens, Bruxelles, Trieste. Franck Venaille écrivain des lieux / poète moderne ? »
14h30 : Félix Katikakis (Université de Liège) « Par-delà monstres et couillons ? Une approche sociocritique du discours métapoétique de Jude Stéfan »
Pause (15h-15h15)
15h15 : Marie-Françoise Lemonnier-Delpy (Université de Picardie Jules Verne) « Jude Stéfan, l’anti ? »
15h45 : Nicolas Servissolle (Université Paris 8) « La “basse continue” de l’œuvre. Le théâtre de Jude Stéfan »
16h15 : Lecture de Stéfan par Emmanuel Lascoux (Docteur en grec ancien, Membre du Centre de Recherche en Littérature Comparée, Paris Sorbonne)
16h30 : Débat et conclusion par Stéphane Cunescu et Nicolas Servissolle
Inscription obligatoire, places limitées. La séance aura lieu de façon hybride, pour obtenir le lien de visioconférence, inscrivez-vous : (email : reservation@imec-archives.com)