FADABINI Sara

Mes recherches se situent à l’intersection de la littérature et de la philosophie. La plupart de mes publications, telles « Sommeil et réveil chez Proust » (SITES, 2017), « Proust nomothète. Réflexions sur l’art de nommer » (Bulletin Marcel Proust, 2016), « La philosophie littéraire selon Pierre Macherey » (Critique, 2014), suggèrent que la philosophie est susceptible de se déployer du côté de chez Proust. Je m’intéresse notamment aux images du langage et de la réminiscence dans la Recherche, ce qui explique mon ouverture à la psychanalyse et mon intérêt pour l’analogie toute proustienne entre le sens et l’essence de l’expérience vécue. Mon ambition est de repenser la parole de vérité que la Recherche fait reposer sur les épiphanies de la mémoire — parole événementielle, se confondant avec la narration et à la limite avec l’écriture — comme la matrice d’une pluralité de sens exposés à une réception oblique, féconde pour le lecteur qui serait à même de reconnaître dans ce livre, et peut-être dans toute œuvre littéraire, l’incitation à entreprendre un travail sur soi. En préparation, l’essai tiré de ma thèse défendue en 2022 et réalisée dans le cadre du partenariat franco-américain Paris 8/Rutgers porte comme titre Les Voix du devenir. Proust et les effets de la parole. En dialogue avec la philosophie du langage et la psychanalyse, il présente et interroge les métamorphoses que les personnages proustiens rencontrent dans la sphère de l’intersubjectivité, en soulignant de ce fait le lien romanesque entre parole, temps psychique et phénomènes de (dé)-subjectivation.