KUZINA, Tatiana

Tatiana Kuzina

Domaine : Littérature générale et comparée

  • La mémoire de la violence extrême dans la création : meurtres de masse, colonisation, guerres, déplacements et travaux forcés.
  • L’intermédialité et l’intertextualité : la littérature et les arts plastiques, l’objet de mémoire dans la création du XXe et du XXIe siècles.
  • Les théories de la réception : la lecture en tant que pratique archéologique, les noms propres dans la lecture et dans la traduction.

Sujet de thèse : Objet et modèle archéologique dans la création sur la Shoah

Année de soutenance de thèse : 2016

Résumé de thèse : Le témoin, le témoignage et la transmission constituent le centre des réflexions sur l’écriture de la Shoah, de sorte que toute œuvre qui rend ces notions moins opérationnelles se trouve classée dans les marges. Ce travail propose de changer de perspective en se concentrant sur ces marges et en supposant la présence d’un modèle mémoriel alternatif. Il s’appuie sur un corpus littéraire et plastique qui actualise le sujet de la Shoah grâce aux objets et propose d’examiner leur capacité de résonner à l’intérieur d’une œuvre concrète et dans l’ensemble de la création, de relever leur potentiel combinatoire et de voir comment s’articule leur absence. Se pose également la question de l’inscription de la photographie analogique dans les textes : à la fois objet et image, elle apparaît comme un élément constitutif de l’intrigue et permet de rappeler les disparus dans un contexte post-événementiel, sans toutefois accroître la visibilité et l’accessibilité du passé. Le caractère opaque et intègre des objets présents dans la création sur la Shoah les dote d’une valeur autonome et conduit à une réévaluation des rapports entre le personnage-témoin, le narrateur et le lecteur. Dans ce modèle, la présence du témoin n’est pas déterminante pour l’évocation du passé : c’est un personnage de la quête menée par le narrateur. Ce dernier revêt le rôle d’archéologue : il explore son présent, repère des résidus du passé, les décrit et tente de les interpréter, sans jamais aboutir à un récit cohérent. La création s’ouvre ainsi à un troisième acteur de la mémoire : elle émancipe le lecteur en l’invitant à formuler le sujet de l’œuvre et à devenir un véritable acteur du modèle archéologique.

Directeur/trice(s) de recherche : Pierre Bayard

Contact :

tania.kouzina@gmail.com 

 

Télécharger le CV complet

 

 

 

 

 

Dernière mise à jour le 15/11/2017