28/05/2021. Soutenance de thèse de Doctorat de Mme Junqin JIANG : "Poésie sensible, poésie réflexive : évolution de la poétique de Paul Valéry". Sous la direction de messieurs Jean-Nicolas ILLOUZ et Sishe HU.

Le vendredi 28 mai 2021, Mme Junqin JIANG soutiendra sa thèse de Doctorat dirigée par Jean-Nicolas ILLOUZ et Sishe HU et intitulée :

Poésie sensible, poésie réflexive :
Évolution de la poétique de Paul Valéry (Narcisse parle, La jeune Parque, Le Cimetière marin)

 

La soutenance se déroulera à 12 heures en visioconférence.
 

Membres du jury :

Madame Sophie BASCH, Professeure, Sorbonne Université

Monsieur Henri SCEPI, Professeur, Université Sorbonne Nouvelle

Monsieur Éric BENOIT, Professeur, Université Bordeaux-Montaigne

Madame QIN Haiying, Professeure, Université de Pékin

Madame CHE Lin, Professeure, Université des Études Étrangères de Pékin

Monsieur ZHANG Gen, Professeur, Université de Wuhan

Résumé :

Valéry hérite de la pensée occidentale une dualité entre le corps et l’esprit, la sensibilité et l’intelligence, alors que sa poésie cherche à dépasser ces oppositions. Sa réflexion poétique est inséparable d’une réflexion sur le mode d’être au monde du sujet ; mais cette réflexion existentielle est inséparable d’une réflexion sur le langage, où la poésie questionne son propre fondement.

Cette thèse porte sur l’évolution de la poétique de Valéry, telle qu’elle se pose dans le poème, immanente à lui, et en acte dans l’écriture. Nous choisissons trois poèmes qui marquent trois moments de la poétique de Valéry : Narcisse parle, La Jeune Parque, Le Cimetière marin, et proposons pour chacun une triple lecture : la construction d’une image du monde, l’expression d’un sujet, et l’élaboration d’une forme d’écriture.

Cette thèse se compose de quatre chapitres. D’abord, nous étudions l’héritage du symbolisme chez Valéry pour préciser le contexte de sa poésie. Ensuite, avec Narcisse parle, nous étudions comment la représentation de Narcisse épris de son reflet figure une poésie éprise d’elle-même. Dans La Jeune Parque, nous montrons comment la représentation de l’éveil du désir va de pair avec l’exploration d’un nouveau lyrisme, alors que le langage, en se réfléchissant, parle à l’unisson de l’être et du monde. Enfin, avec Le Cimetière marin, la sensibilité et l’intelligence semblent se réconcilier dans le poème incluant en lui les rythmes de la vie, – sujet, monde et langage réunis. Ainsi, la sagesse existentielle prônée par le poème est-elle une sagesse poétique. Cette double sagesse répond à l’idéal de la « poésie pure » selon Valéry comprise comme la réconciliation d’une poésie sensible et d’une poésie réflexive.